Pourquoi les micropolluants de l’eau justifient-ils toute notre attention ?

Jean-François CAMPENS, Gérant de WESSLING France a été interviewé par Actu-Environnement au sujet des micropolluants de l'eau. Découvrez le contenu de l'interview ici.

Analysis of surface water: specialists of WESSLING during sampling

Actu-Environnement : Pourquoi la vigilance s’accroît-elle sur les micropolluants de l’eau ?
J.-F. C. : Les études démontrent la présence des micro-polluants, mettent en avant leur impact sur la santé et alertent le grand public. Paradoxalement, la réglementation investit peu ce champ. Il revient donc aux industriels d’anticiper et d’agir en conséquence.
Prenons l’exemple des microplastiques ; nous savons aujourd’hui en identifier les sources. Nous savons également que les plastiques contiennent des substances toxiques et des perturbateurs endocriniens comme les PFAS (PerFluoroAlkylSubstances), les phtalates et autres bisphénols. Ils sont analysés par notre laboratoire depuis plusieurs années, alors que la prise de conscience du risque qu’ils représentent est assez récente.

Actu-Environnement : Qui sont les principaux clients pour des analyses de micropolluants aqueux ?
J.-F. C. : Pour ce qui concerne les eaux non potables, l’État. Il contrôle les rejets et a la responsabilité d’en surveiller la composition. C’est le principal demandeur d’analyses. En aval, ce sont essentiellement des bureaux d’études, des industriels, des exploitants de stations d’épuration, des collectivités et d’autres acteurs dans l’assainissement et la dépollution qui font appel à notre laboratoire.
Ce marché est en évolution constante, et nous n’hésitons pas à investiguer des domaines sur lesquels il n’existe pas encore de textes réglementaires.

Actu-Environnement : Quels sont les moyens d’analyse mis en oeuvre dans votre laboratoire ?
J.-F. C. : Notre laboratoire est équipé de technologies de pointe, comme la spectroscopie Raman, qui permet de déterminer la typologie des microplastiques, ou la pyrolyse GC-MS, qui permet de les quantifier en masse. Ces outils nous permettent de détecter des microparticules mais aussi des nanoparticules. Nous disposons également de moyens analytiques sophistiqués pour détecter des substances organiques inconnues et atteindre des limites de quantification de l’ordre du nanogramme par litre, ou pour rechercher des résidus médicamenteux et phytosanitaires. Par ailleurs, WESSLING participe et coordonne plusieurs projets européens de recherche dans le domaine des microplastiques. Nos laboratoires d’analyse et nos capacités d’innovation sont entièrement portés par notre volonté d’accompagner le marché dans l’amélioration de la qualité de vie.